Les Editions de la Lettre libre - Divination poétique

Les  Editions de la Lettre libre  -  Divination poétique

Lambic en laisse, le 29/01/2012

Il est de ces personnes quelconques en la vie, constituées assez étrangement qui présentent, lorsqu'on les observe de manière objective, un fonctionnement de leur être qui a le don d'intriguer jusqu'à la plus simple des consciences qui s'interroge. Ces personnes, sans originalité particulière, d'un extérieur banal et insignifiant, libèrent selon toute apparence l'effet de bons familiers, de camarades plein d'inspiration plaisante et amicale, bien disposés et accessibles à tout. Vous croiriez même aisément, enflé de confiance, qu'ils sont les frères, ceux-là francs et généreux, émerveillés devant les idées nouvelles, les opinions récentes ou pour le moins essayées. En réalité, nous l'affirmons: ils ne le sont pas. Ou lors ils le sont piteusement.  

 

Nous exprimons ici la conviction que l'amabilité de chaque jour est jalonnée d'une imperceptible frontière de honte. Il ne se trouve pas, comme l'on a coutûme de le penser, de vaste et d'étendue éternelle dans ce qui intéresse le champ des échanges quotidiens. A y regarder de plus près, tout se réduit, dans l'univers des communications humaines, à deux espèces d'individus. D'un côté, vous tenez ces êtres qui n'ont la considération d'aucun intérêt, et qui par conséquent détachés, vous prêtent attention, suivent vos inspirations et accueillent parfois avec bienveillance ce que vous aspirez à leur faire comprendre ou à leur dire. Ils ont le coeur libre, l'esprit large et l'égard tolérant. Ils ont ce naturel gai qui vient en toute simplicité à vous, et tout pour eux dissipe la méfiance et la peur de l'autre.  

 

D'un autre côté, en revanche, vous touchez aux avoués de l'Hypocrisie écœurante. Vous découvrez ces répugnants exposants de marché, ces ignobles lâches de la conversation sans porte et sans fenêtres, qui vous vomissent non quelques propos raisonnables qu'ils auraient longuement mûris, mais leurs "quatre heures" mystiques, obsédés et glacials comme les pôles. Leur affaire n'est pas la dispute. C'est l'apposition sourde du sceau de leur haine. Cette haine qui abomine tellement qu'elle en devient sympathique d'aspect. Ces gens-là parlent le chien. Vous leur traitez d'un quelconque sujet, ils s'augmentent la fierté alors en vous jugeant sans valeur. Ils s'éjectent alors du monde pour herbager du côté de leur divine imbécillité.   Ils parlent le chien, le collier ferme. Reste à remonter, pour les comprendre, le lien de leur laisse qui les sert.



29/01/2012
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