Les Editions de la Lettre libre - Divination poétique

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Le bon mot !


Une strophe inédite des Fleurs du Mal de Baudelaire dévoilée

 

ENCHÈRES - Une édition originale des «fleurs maladives» recèle un quatrain, écrit de la main du poète, du poème Les Bijoux.

 

Une édition originale des Fleurs du mal de Charles Baudelaire comprenant une strophe inédite du poème Les Bijoux, ajoutée de la main du poète, sera mise en vente le 22 novembre chez Drouot, à Paris. L’heureux acquéreur du volume, estimé entre 60.000 et 80.000 euros, pourra consulter ce neuvième quatrain manuscrit:

 

«Et je fus plein alors de cette Vérité:

Que le meilleur trésor que Dieu garde au Génie

Est de connaître à fond la terrestre Beauté

Pour en faire jaillir le Rythme et l’harmonie."

 

J’estime qu’il n’est pas une note, pas un mot, pas même une lettre inédite d’un homme tel que Baudelaire qui doivent rester inconnus.Yves-Gérard Le Dantec, grand spécialiste de Baudelaire :«Je n’ai pas besoin d’insister auprès de vous sur l’intérêt primordial que représente cette découverte d’une strophe inédite du grand poète. J’estime qu’il n’est pas une note, pas un mot, pas même une lettre inédite d’un homme tel que Baudelaire qui doivent rester inconnus, que tout est intéressant en ce qui le touche. Loin de déprécier un tel trésor, la “divulgation” ne peut qu’accroître sa valeur - à supposer que ce soit là le vrai motif de votre réponse négative», écrit Yves-Gérard Le Dantec.

Un poème jugé obscène

Publié en 1857, le recueil Les fleurs du mal fit aussitôt l’objet d’un procès pour «outrage à la morale publique». «L’odieux y coudoie l’ignoble; le repoussant s’y allie à l’infect» fustigeait l’écrivain Gustave Bourdin dans nos colonnes suite à la parution. Six poèmes du recueil furent interdits - dont Les bijoux, jugé obscène. Les huit quatrains qui le composent évoquent une femme nue et lascive ne portant sur elle que ses bijoux. Le poème est puissamment érotique.

(Source : Le Figaro culture)


17/04/2020
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Retraite en rabe...

Regardez-nous ! Voyez-nous ! Nous ne sommes guère d'imperceptibles fantômes sans auréoles et sans qualité qui hantent les endroits déterminés des lieux, à ne languir jamais après les soleils et les rimes fondées de gratitude. Nous ne sommes guère des composites perdants, des vides vains et des révérants de secours pour des remplages mouvants, quant à toutes les bouffonneries gluantes, toujours les mêmes, et toujours d'étains. Toujours, tout le temps. Nous semblons de trop. Nous semblons de tort. Nous donnons à penser qu'en nul ciel jamais les vivants ne toucheront les morts. Qu'il faut sonner le tocsin: viser les yeux est fin au-dessus de leur for. La gentillesse est de fortitude et les brassades sont du décor. La maison ne récolte que les indigents grégaires, écharne les brigands pleins de pupilles et les gardiens de légendes insolubles dans le vin ou sous les porches obscènes. La maison n'aime pas. La maison étrangle les semences; elle efface les plis fourmillants de l'Immense, l'homme - sa fierté et sa haine. Elle éteint la flamme du cierge sans défaut et vaporise à néant le vrai qui devient faux. Puis, devrions-nous avec cela cheminer droit, la grandeur indolore et plate l'humiliation heureuse d'animaux du dehors ?

 


01/07/2013
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"Largeur barje des cons", le 3 juin 2013.

Quand comprendra-t-on, chaque jour, la débilité mollement atroce, la pauvreté sans hâte, jouissive des bêtes, qui parlent et qui se figurent lamentablement, assis dans  leur propre marmelade puante de mufles sans tête, que les détentes à voir de leurs basses vues sont la plus franche des puissances logiques à venir en société qui se respecte ?  A quel point s'empêcheront-ils encore, ceux-là, à dessein ou malgré eux, de se purger les sens adroits, les filaments idiots de leurs minces ampoules nouvelles, couvertes de poudres égarantes et de pattes d'insectes fous prises dans la fonte, avant que de leur obtenir, dans la douleur morveuse, le souverain aveu, l'agrément sidéral de leur être mineur, l'acception de grâce envers ce qui pose et ce qui est ?  A la fin, comment devrions-nous viser quelques-uns de ces autres fauves glacés-là, qui, par les occasions, ne nous accostent ou ne nous apparentent qu'en les circonstances qui raquent la gratitude vitale ou qui expient leur lâche servage? Qu'aurions-nous à leur comporter comme usage et comme façons, devant tant de leurs grossières ordures dans la voix et dans les yeux, devant tant de leur prestige grave mais agenouillé, leur propreté malsaine qui interdit leur infâme naissance - celle qui s'excuse - et favorise un intérieur nul et tout d'oripeaux étouffé.


03/06/2013
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Les dépendances premières, le 14/06/2012.

Quoi de plus cher et aimé que ce voeu exceptionnel d'absorber et de dégager si posément,l'air rare et spécial, serti des chaleurs et des fraîcheurs, de tant et tant d'ancêtres de famille et de sang, qui vous ont semé l'âge et les coeurs, devancé les aubes et les accomplissements, les faims maternelles et les espoirs de vos pères ? Quoi de plus cher ? Quoi de plus valeureux et plus beau que les poussières très fines et légères de votre race familière et liée, que les poudres insensées de vos hauts villages faciles et de vos croulantes maisons pauvres, pitoyablement splendides ? Quoi? Quoi de plus considérable et grand que les débris de vies tendrement goûtées qui ont depuis lors trépassé en secret, en silence, ces vies en leurs temps tellement estimables qui ne sont et ne seront nécessairement jamais plus ? Quoi de plus merveilleux ?

 

Que nous manquent ces présences réchauffantes aujourd'hui, ces ombres rassurantes et rythmées lentement d'autrefois, ces regards sages, près de la terre, près des choses, près des sensations et des êtres. Ces mémoires invinciblement efficaces, qui pénétrent un jour profondément un homme, son coeur et son esprit, et qui enfantent en lui, dans l'euphorie de la chair et des veines, l'intrigue intérieure de son Identité forte pour la Vie. Ce sont de ces choses qui écorchent si vivement une âme raflée. C'est cela qui froisse et abîme par entailles pénibles, cruelles et furieusement muettes, le foyer intérieur d'une conscience, d'un corps arraché du sol coutumier de sa province, de son pays, et qui aurait dû doucement s'élever à la simple fierté apte et relaxée des Siens.


14/06/2012
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Mortaisage historique, le 20/05/2012.

Notre tribu sociale permet douloureusement ce mal immérité, cette mauvaise fleur laide de nos moeurs, cette tare indigne de condition qui colle à l'âme et à la peau, telle une abusive sentence, d'engloutir les substrats de puissance et de servir tranquillement la rançon inéluctable de notre époque: l'absolu et injustifié dédain. Nous sommes une génération éternelle et nous crevons, à travers les siècles, du mépris superbe qui punit sans distinction depuis la nuit des temps. Nous rageons d'ingratitude; nous fatiguons d'efforts tuants qui continûment terminent désavoués -Sourde haine en box d'élevage.

 

Lors que l'on pense que tant de talents soliloques s'encroûtent dans les abîmes de leurs hontes, de leurs craintes ou de leurs craquantes retraites glacées. Ce sont les sauvageries méditatives que l'on mène dans les chaumières crottées ou dans les masures normales. Des soleils de génie d'une sévérité triste dépouillés de leurs rayons de lumières pourtant emplis d'excitation, et qui se ruinent diable sur canapé dans la convulsive absence.

 

Tandis que de bien banals officiers d'autorité publique sont dans le même temps élevés aux ordres de petits fourriers, voyeurs de village, investis de résonnance et de respectabilité, cernés de charisme obligé, de génialité hypothétique ou présumée par l'art mystérieux qu'ils mettent à rendre probable la réalité d'une concavité profonde d'esprit qui se trahit bien dans la proportion d'une distance et retenue que l'on tient pour de la politesse. Ah...haïssable ! C'est eux que l'on drague, au point de leur curer les fesses d'impression dramatique,  de vive affectation ou de servilité vaillante ; et c'est nous que l'on tangente farouchement, que l'on esquive fatalement et que l'on louche religieusement... Presque apaches débiles que nous devrions être sûrement, ou presque redoutables gourous, vénérables au possible, sans nul doute, troublement inspirés.


21/05/2012
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