Les Editions de la Lettre libre - Divination poétique

Il y a lieu de se demander pourquoi des Peuples ont acquis historiquement et chèrement leurs indépendances, leur droit à l'autonomie, à l'émancipation, à leurs particularismes tant convoités, si au terme final de toutes les convulsions, à l'extrême de tous les désordres connus et relatés, des guerres et des troubles violents, la sujétion manifeste des masses a fait place à une forme d'inclusion virtuelle, secrète et duale des territoires par les anciennes puissances, dites "métropoles". Le droit d'ingérence est de toute évidence une escroquerie esthétiquement cynique ou cyniquement esthétique. Car voilà bien une fourbe chose : soit les Etats sont souverains et propriétaires de leurs Histoires intimes qui ne sont subordonnées par conséquent à aucune puissance qui les arbitrent et les déterminent. Les Peuples ont, sans quelque immixtion qui ne tienne, à connaître et à souffrir les temps longs des conservatismes et les temps courts des soubresauts litigieux et décisifs, mais légitimes de leurs Histoires. Soit ces Etats, anciennement dépendants, sont des constitutions nationales mineures -en formule racialiste- et vouées à le demeurer. Dans ce cas, nous enseignera-t-on, l'ingérence devient une contrainte, mieux, une obligation inéluctable à la charge des régions développées du monde, dont les mobiles pénibles récurrents se trouvent obligés par des implorations populaires poignantes, situées et répétées ici et là tous les vingt à cinquante ans, et qui abritent de cette manière les connexions impériales jamais mortes.

En sorte que les désordres des Nations dépeints actuellement à la naphtaline dans les différents médias ne seraient, si nous ne le contestions, que les accidents perpétuels d'un hasard perpétuellement pertinent.